Cette semaine, je voudrais analyser l’autre livre qui à mon avis exprime de manière magistral le sujet de l’émigration allemande pendant le nazisme : « Exil »
En « Exil », Feuchtwanger décrit la situation familiale et professionnelle des exilés dans une seule ville: Paris.
Il apparait le journaliste vaniteux et sympathisant des nazis qui a un fils avec une femme juive. Il apparait aussi le compositeur qui quitte son existence confortable à Munich parce que son atmosphère politique l’asphyxie. Sa femme observe impuissante comme ils – son mari, son fils unique et elle–même - deviennent étranges les uns pour les autres. Ils ne partagent plus leurs rêves et leurs expériences quotidiennes. La faute de communication s’approprie de l’atmosphère familiale. Sa volonté de changer la situation l’empêchait d’accepter un travail en Angleterre. Mais l’égoïsme des deux hommes épuise ses dernières énergies. Le fils a des idées communistes et part en Russie. Son mari a une liaison avec une autre femme. Ses forces l’abandonnent. Elle se suicide. Elle est morte. La vie continue pour les vivants.
C’est aussi l’histoire d’un journaliste juif enlevé par les nazis et la transformation que ce fait provoque dans le comportement de sa femme, frivole jusqu’à là.
« Exil » montre l’importance d’un passeport, l’étonnement de beaucoup de gens qui n’avaient jamais cru que l’antisémitisme pouvait arriver si loin et le fait que ces émigrants venus à la France avaient une diversité de convictions et aspirations politiques: ils ne constituaient pas un groupe homogène.
A mon avis, il y a trois idées fondamentales dans l’œuvre de Feuchtwanger.
La première est que les émigrants pensaient que leur situation allait être provisoire mais elle devint la vie quotidienne.
La deuxième affirmation de l’auteur allemand est que la douleur fait aux forts plus forts et aux faibles plus faibles.
La troisième, sa conviction de qu’en Allemagne le problème, le plus terrible, n’était pas la absence de liberté mais la carence de raison. La situation n’était pas terrible parce qu’il avait une dictature mais parce qu’il avait une « dictature de la sottise ». La structure nazie était en soi même superficielle et décadente. Son désir de distraction était son but principal et il était plus important que l’idéologie.
En racontant ces histoires Feuchtwanger et Klaus Mann montrent les intrigues et les trahisons qui existent dans tous les groupes: ceux des nazis et ceux des émigrants. La vie n’est jamais la vie des bons et de malins, mais la vie des hommes. Dans la guerre il y a victorieux et vaincus. Dans le temps de paix nous sommes tous victorieux et vaincus. Chacun lutte contre ses ennemis et parfois même contre ses amis et contre soi- même, car en réalité, l’être est seul et la communication est pleine de silences et malentendus.
À bientôt!
Isabel
Viñado-Gascón
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