Freitag, 13. Juli 2012

« Le Horla » (1887) de Maupassant.


Un de mes écrivains préférés est, sans doute, Maupassant. Il a dit que le travail occupe (ou doit occuper) un lieu préféré dans la vie d’un écrivain, mais je ne sais pas si le style vraiment extraordinaire de Maupassant  peut être uniquement produit du travail et pas de la génialité.

« Le Horla » est un récit de terreur magnifique et incomparable. Il est une réflexion profonde sur l’épouvantable. C’est plutôt une dissertation, un essai qu’un récit. Beaucoup de gens considèrent Alan Poe comme le maître du roman bref de terreur. J’avais toujours préféré Hoffmann jusqu’à j’ai lu cette œuvre de Maupassant. On est impressionné par les expressions qu’il utilise : « affreuse », « frisson » « tressaillir » « crainte », « ébranler », « redouter »… Et tout pour quoi ? Pour donner au lecteur une sensation précise de cette peur qui lui saisit, qui lui envahit et qu’il veut détruire sans pouvoir le faire. Le lecteur sent ce que Maupassant décrit : l’horreur, la puissance qui le guette et le désir désespéré  d’oublier cette puissance, de l’ignorer ou même de la rationaliser.

Maupassant ne réussit non plus de la tuer mais il nous porte jusqu’où il est et il transforme le lecteur en narrateur. Nous assistons a sa désespoir, a ses souffrances, a sa folie qui est aussi notre folie et notre angoisse parce que ce « moi » est la première personne du singulier. Ce n’est pas Maupassant qui a peur. C’est « moi ». C’est le lecteur même qui sent la terreur et l’a agonie et il celui qui une nuit s’réveille, allume une bougie et s’aperçoit qui il est seul dans la chambre.

Et cette phrase : «  J’allume une bougie et je suis seul » est si fort comme la puissance même, si profonde comme la phrase de Nietzsche « Dieu est mort », parce que nous comprenons la solitude radicale et eschatologique qu’accompagne l’homme dés sa naissance, et nous ne savons pas ce qu’est plus terrible : la puissance ou la solitude de la chambre. La puissance qui intimide a Maupassant est une chose horrible, bien sûr, mais elle est, il faut l’accepter, l’unique compagnie d’un Maupassant qui se sent seul, d’un lecteur qui se sent seul parce que Dieu n’est plus là. Comme Maupassant montre dans l’anecdote de l'expérience de la hypnose chez sa cousine, la pseudo science a remplacé à Dieu et seulement le monstrueux et l'épouvante sont restés.

Jusqu’à la semaine prochaine!

Isabel Viñado Gascón


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